“L’oeuvre musicale a besoin de son exécution comme l’idée artistique a besoin de l’œuvre d’art ». « Le paradoxe de l’execution musicale c’est qu’ici l’artiste n’est jamais sür de recueillir les fruits de son travail ou de conserver l’excellence une fois rencontrée. Cette œuvre qu’il a faite sienne et croit posséder, ce n’est pas une chose immuable et figée, mais une possibilité, un pouvoir fragile qu’il lui faut sans cesse exercer à nouveau ». « Dans l’exécution musicale, ce que l’artiste possède, ce n’est jamais une œuvre, mais seulement la pouvoir de la créer, pouvoir inquiet… L’exécution est inseparable d’une angoisse. » « L’intelligence de l’exécutant réside dans le tact avec lequel il devine l’œuvre et la réalise, l’achéve conformément à elle-même. Or cette intelligence est fonction de sa culture, et l’on distingue très aisément le niveau de culture d’un exécutant dans l’usage qu’il fait de sa liberté ». Gisèle Brelet, «L’interprétation créatrice »